Abidjan, le 17 juin 2024 - La congrégation des Tertiaires Capucins de Notre Dame des Douleurs, ou Amigoniens, a été créée en 1889 en Espagne. Elle est une congrégation cléricale de droit pontifical. Fondée par le capucin espagnol, Louis amigo Ferrer, elle a pour charisme la prise en charge des prisonniers mineurs et favoriser leur insertion dans la société. Cette mission première s'est plus tard étendue aux mineurs et adolescents en difficulté avec la société. Cette congrégation célèbre cette année, 2024, 30 ans de présence en Côte d'Ivoire.
Arrivés en Côte d'Ivoire le 06 août 1993, les premiers missionnaires, un espagnol et un colombien, fondent, quelques temps plus tard, la première communauté en Afrique dans le village de Niangon Lokoa, dans le diocèse de Yopougon. C'est dans cette maison, dénommée Centre Amigo Doumé, spécialisé dans la prise en charge des jeunes en situation d'exclusion sociale, qu'a eu lieu, le samedi 15 juin dernier, le lancement de cette présence trentenaire en terre africaine. C'était au travers d'une célébration eucharistique présidée par l'évêque du diocèse. Mgr Jean Salomon LEZOUTIE a salué et rendu hommage à cette congrégation pour le gros et merveilleux travail réalisé au cœur de la société et de l'église en Côte d'Ivoire. Il a prié que Dieu leur permette de progresser et de prospérer dans la voie choisie. Portant un jugement sur leurs activités, l'ordinaire du diocèse de Yopougon a dit, que leur sobriété et leur spécialisation dans ce domaine d'activité les rendent efficaces. Et comme ils n'ont pratiquement pas de concurrence dans le secteur, la valeur ajoutée de chaque action est grande, a ajouté le célébrant de la messe d'ouverture.
Jürgen HOFFEND est le responsable de la province Louis Amigo, qui comprend les pays d'Europe et d'Afrique. Présent à cette messe de lancement, il a rendu grâce à Dieu pour cette autre terre de mission qu'il a donné à son groupe. Ce moment, at-il révélé, est aussi une occasion de contempler le passé avec de gratitude et une pensée spéciale au premier Evêque du diocèse de Yopougon, Mgr Laurent MANDJO, qui a sollicité et obtenu leur présence dans son diocèse pour juguler la forte expansion , en son temps, des enfants dans les rues du diocèse et à Mgr Antonio Mattiazo, Nonce Apostolique en CI à cette époque, qui a servi de courroie de transmission à leur arrivée. Avec cette présence en terre africaine, le Seigneur leur a donné de découvrir ce merveilleux continent et une autre façon de vivre, selon le responsable de la province Louis Amigo. L'autre satisfaction, c'est la présence des jeunes africains au sein de leur famille. Aujourd'hui, c'est pratiquement eux, avec le soutien de la maison générale, qui gèrent au quotidien les maisons et la communauté en Afrique.
Comme dit plus haut, la Côte d'Ivoire est la première terre de mission en Afrique pour les amigoniens. Après ce pays, une autre maison a été ouverte au Bénin. En Côte d'Ivoire, la congrégation dispose d'une autre maison, en plus de celle de Niangon Lokoa : Il s'agit du Centre Zagal, situé à Andokoua, toujours dans la commune de Yopougon. Au centre amigo doumé, 80 pensionnaires reçoivent une formation sociale et professionnelle. Une convention la lie, d'ailleurs, au ministère de la femme de la famille et de l'enfant qui leur envoie des enfants issues de la rue pour être formés à différents métiers. Ils sont 30, envoyés par ce ministère, actuellement au centre et bénéficient d'un régime d'internat. Le 2è groupe, 50 personnes et bénéficiant du régime d'externat, est envoyé par différentes familles pour apprendre un métier et bénéficier des formations dispensées. Le Centre Zagal, à Andokoua, s'occupe de 30 jeunes filles et jeunes dames en situation de détresse. Elles y reçoivent des formations en cuisine, en pâtisserie et autres. Le Père Sylvestre BINI, membre de la congrégation, est le directeur du Centre Amigo Doumé. Il est heureux du chemin parcouru. Pour rappel, les amigoniens ne sont pas sur des paroisses. Comme le dit le Directeur du centre de Niangon Lokoa, les enfants qu'ils encadrent sont leurs paroissiens et les centres, leurs paroisses. C'est pourquoi, at-il révélé, ils y investissent toutes leur force et leur savoir.
Cette formation constitue une seconde chance pour ces jeunes et est axée sur la partie éducative, sociale et humaine. Ensuite, ils reçoivent une autre formation en menuiserie, en ferronnerie et en élevage. C'est plusieurs dizaines de ces jeunes, sorties du centre, qui ont retrouvé toutes leurs places dans la société. Plusieurs d'entre eux emploient même d'autres de leurs frères et sœurs, sorties du centre, les aidant ainsi à s'insérer dans la société.
Ces éléments constituant, selon le Père Bini, des motifs de fierté pour eux.
Pour rappel, la célébration qui a débuté ce jour, avec la messe d'ouverture, sera meublée de plusieurs activités et connaitra son apothéose en septembre 2025.
JGM
