Abidjan, le 05 février 2024 - La célébration de la fête de l'unité des 7 familles N'Zima Kotoko de Grand Bassam, c'était le dimanche 4 février dernier à la Paroisse Cathédrale Sacré Cœur. Une occasion d'action de grâce mise en place par le Révérend Père Emile ADIKO, alors Curé de la Paroisse.
Cette célébration a été voulue par ce prêtre, en son temps, pour donner un autre sens à la pastorale. Il s'agissait pour celui-ci de faire comprendre aux habitants du quartier France que Dieu doit être au cœur de toutes leurs actions. Après quelques réajustements, cette fête qui était annuelle est passée à une fois tous les 2 ans. Il fallait, selon les explications du Père Peter Aman Cobbina, actuel curé de la paroisse, soulager les familles car l'organisation devait au fil du temps très couteuse. Après une semaine d'activités, les membres de ces sept familles se sont retrouvés ce dimanche pour la finale, à travers la messe d'action de grâce. La messe était dite par Mgr Joseph Kakou dit, Ordinaire du diocèse de Yamoussoukro et fils de Grand Bassam. Soit dit en passant, c'était sa première célébration, en dehors des messes d'action de grâce d'ordination, dans ce diocèse, son diocèse d'origine, depuis son ordination comme pasteur propre du diocèse de Yamoussoukro. Exprimant sa joie de se retrouver parmi les siens, Mgr Joseph AKA a centre son message sur le thème, le Christ nous libère pour servir l'autre. 
Pour lui la famille est le lieu de paix pour les membres. Elle façonne l'être et son développement moral. Il a donc, à partir de tous ces faits, invité les membres des 7 familles n'zima kotoko à se mettre debout et à lutter contre les contre-valeurs qui prennent la place qui ne lui revient pas dans la société. La famille étant attaquée, il faut selon l'évêque du diocèse de Yamoussoukro, s'organiser pour préserver l'identité n'zima. Il n'a pas aussi manqué d'inviter ses frères et sœurs n'zima à préférer le travail, l'effort à la facilité. Je suis très heureux, at-il ajouté, de me retrouver parmi vous, frères et sœurs, pour cette célébration. Que Dieu nous garde et soutienne et bénisse nos efforts de sanctification de chaque jour, a ajouté le célébrant.
Le Père Peter Aman Cobbina est le Curé de la Paroisse. Il se réjouit de l'existence de cette célébration et de son impact dans la réussite de la pastorale paroissiale auprès des villageois du quartier France de Grand Bassam. Pour lui, cette fête est la preuve que c'est par l'unité que les grandes œuvres se réalisent. L'idée selon lui, c'est de ramener tous les actes à Dieu car il est au début et à la fin de toute chose.
Personne n'a voulu noter cette belle et grande occasion de célébration. Des cadres aux anonymes, tous les fils étaient là dans cette église cathédrale, première église catholique de Côte d'Ivoire, qui célèbre 128 ans d'existence.
Parmi ces fils et filles on pouvait voir Marie Irène Richmond Ahoua, sénatrice et membre de la famille alonwomba. Pour rien au monde elle ne manquerait ce rassemblement, sauf si elle hors du pays. Pour elle cette messe consacre l'unité des 7 familles. Un moment de partage, d'unité et d'amour.
Cette semaine de célébration était centrée sur le thème, la tradition n'zima face à la foi chrétienne, est-ce compatible ?
Chacune des sept grandes familles n'zima s'identifie par un symbole. Ainsi nous avons : Les ADAHONLIN avec pour symbole la graine de palme, le raphia et la calebasse pour les ALONWOMBA, les AZANWULÉ s'identifient à l'igname, les MAFOLÉ ont, quant à elles, l'or et l'argent comme symboles , les NDJUAFOU ou Mahilé sont identifiées par le feu et le chien, la 6è famille, les EZOHILÉ c'est le riz, l'eau et le corbeau. Les NVAVILÉ, la 7è famille, sont les dépositaires de l'abissa et pour autre symbole le maïs. La notion de famille n'obéit ni à l'espace ni au lieu.
Un N'zima quel que soit son lieu de naissance ou d'habitation demeure avant tout un membre indissociable de sa famille. Les N'zima disent que l'on ne doit jamais rompre les liens de famille. Né ou vivant à Bassam, Assinie, Adiaké, Nouamou, Grand-Lahou etc…Un N'zima reste lié à sa famille et agit pour elle. Cette solidarité se manifeste au cours des funérailles, des mariages ou pendant la célébration de l'Abissa.
JGM
